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Le monitoring énergétique, pierre angulaire de l’efficacité énergétique

La convergence entre les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) et le monde de l’énergie, est un processus qui à terme va permettre d’améliorer l’efficacité énergétique, et permettre la transition énergétique. Cette hybridation technologique, dont l’un des exemples réside dans l’avènement du monitoring énergétique, ouvre de grandes potentialités : optimisation de la consommation de l’usager final, utilisation des données collectées afin d’améliorer l’appréhension et la gestion du réseau global, structuration smart des quartiers et des villes… L’empowerment de l’usager final, et la dimension bidirectionnelle des nouvelles pratiques énergétiques, va permettre d’améliorer l’efficacité globale du système. Ces innovations vont bénéficier à l’usager final, mais également aux opérateurs, qui vont pouvoir appréhender de manière plus fine le réseau électrique.


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Le monitoring au service de l’empowerment du consommateur

A l’échelle de la maison individuelle ou des bâtiments collectifs, la multiplication des capteurs et des compteurs intelligents ou smart meters, offre à l’usager une vision globale sur sa consommation. Depuis son smartphone, sa tablette ou son ordinateur, un individu peut visualiser sa consommation énergétique, et surtout la programmer. La société Ijenko[1], développe notamment une solution de smart heating, autour d’une plateforme multi-supports permettant à l’usager de connaitre et de maîtriser sa consommation de chauffage afin d’optimiser son confort à moindre coût. Une telle solution contribue à l’empowerment de l’utilisateur final, grâce à la valorisation des différents objets connectés dans le bâtiment. Les objets communicants[2], supervisés et pilotés par la plateforme d’Ijenko, permettent une action duale : les données produites par les smart meters une fois agrégées fournissent un aperçu de l’écosystème énergétique du bâtiment. D’un autre côté, ces objets connectés sont paramétrables et programmables, et permettent dès lors de tendre vers une meilleure efficience énergétique.

La plateforme OpenWay Riva développée par Itron pour gérer les nouvelles logiques bidirectionnelles propres aux smart grids, les solutions domotiques proposées par Nest afin de permettre aux utilisateurs d’avoir un aperçu et un contrôle efficients sur leur consommation d’énergie, ou bien la solution Energeasy de Rexel, constituent autant d’exemples concrets du concept de monitoring énergétique. L’amélioration de l’efficacité énergétique est liée aux objets connectés qui occupent une place grandissante dans les bâtiments. Ces objets intelligents deviennent progressivement la clef de voûte du processus d’autonomisation et d’horizontalisation de la consommation d’énergie. L’Internet des objets (IoT), appliqué à la question énergétique, permet aux usagers de suivre leur consommation électrique, et de devenir de véritables « consomm’acteurs ». Le concept d’empowerment est au cœur même de la réflexion sur le monitoring énergétique. 80 milliards d’objets seront connectés à Internet dans le monde d’ici 2020 selon une étude conduite par Idate en 2013, contre 15 milliards actuellement[3]. Par Bluetooth ou Wifi, des objets jusqu’ici non-communicants se transforment ainsi en précieuses sources d’information pour leurs utilisateurs.

Par ailleurs, les données de consommation récoltées sur chaque utilisateur peuvent être transmises aux opérateurs dans une logique de feedback. Dès lors, le processus de distribution énergétique est inscrit dans une boucle de rétroaction qui permet d’améliorer constamment l’efficience globale du système.

Une maîtrise plus efficiente des opérateurs sur le réseau électrique

Le big data[4] généré par les objets et les capteurs intelligents permet de mettre au jour des éléments saillants relatifs à la consommation énergétique d’un bâtiment. Un rapport de l’Institut Montaigne publié en 2015 met ainsi en avant les potentialités permises par cette intégration croissante entre réseau Internet et objets du quotidien : « L’horizon de l’Internet des objets et du Big data est celui d’un monde toujours plus densément connecté qui relie les hommes, les données et les objets dans un écosystème numérique désormais global »[5].

A l’échelle d’un éco-quartier ou d’une ville utilisant des smarts grids, l’agrégation et l’analyse des mégadonnées collectées grâce à l’internet des objets permettront aux opérateurs d’élaborer un monitoring surplombant. En appréhendant de façon globale les habitudes de consommation et en interagissant avec les utilisateurs, ils pourront en effet structurer leur système de distribution de manière optimale et notamment soulager le réseau en cas de pic de consommation. A bien des égards, les objets connectés, piliers de l’autonomisation de la gestion et de la consommation d’énergie, sont une des composantes de la ville de demain. L’Internet des objets permet de rendre smart les bâtiments ; les smart grids contribuent à une horizontalisation de la consommation d’énergie au niveau local ; et la symbiose entre ces différentes composantes constitue in fine les smart cities.

La « multitude » [6], une des principales sources de création de valeur dans l’économie numérique, engendre également des externalités positives dans le secteur énergétique. Les objets connectés utilisés pour accroître l’efficacité énergétique sont d’autant plus efficients qu’ils sont utilisés par un plus grand nombre d’utilisateurs. Dans le web 2.0, les algorithmes utilisent les données envoyées par les internautes pour personnaliser et enrichir leur expérience. De même, le Big Data produit par la « multitude » engagée dans les smart grids, permet d’appréhender de manière fine les comportements énergétiques des usagers. Cela va permettre de prévoir la consommation des utilisateurs, de détecter avec précision les heures de pics et celles moins chargées. En d’autres termes, les mégadonnées collectées par les objets connectés génèreront des smart datas qui contribueront au développement des smart cities.

Le monitoring énergétique est donc foncièrement multiscalaire. A l’empowerment énergétique des utilisateurs répond l’empowerment des opérateurs. Ces derniers sont désormais à même de mieux piloter le réseau, et surtout d’accroître les logiques de personnalisation de la consommation énergétique. La rencontre entre révolution numérique et secteur énergétique ne conduit donc pas à une rupture entre logique verticale et logique horizontale, mais bel et bien à une hybridation qui profite aux parties prenantes.


[1] Interview de Fabienne Latxague ( Ijenko ). http://www.smartgrids-cre.fr/index.php?p=smarthome-ijenko

[2] L’internet des objets : vers une société plus économe et plus productive. Energie 3.0. 13/05/2015. Lien : http://www.efficacite-electrique.fr/2015/05/linternet-des-objets-vers-une-societe-plus-econome-et-plus-productive/

[3] La croissance considérable de l’ « Internet of Things ». Idate. 26/08/2013.

[4] Le big data : nouvelle eldorado des économies d’énergie ? Blog Energie 3.0. Lien : http://www.efficacite-electrique.fr/2015/05/le-big-data-nouvelle-eldorado-des-economies-denergie/

[5] Big data et objets connectés. Faire de la France un champion de la révolution numérique. Institut Montaigne. Avril 2015.

[6] Selon le concept théorisé par Nicolas Colin et Henri Verdier dans leur ouvrage paru en 2012, L’âge de la multitude : Entreprendre et gouverner après la révolution numérique. Armand Colin.