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Interview Pauline Mispoulet, présidente du GESEC (Groupement Economique Sanitaire Electricité Chauffage)


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Quel est le point de départ de la constitution du GESEC ?

Le GESEC existe depuis 45 ans, ce qui est déjà une longue histoire. Il est né du constat que dans le bâtiment, notre écosystème est surtout constitué d’artisans, puisque plus de 96 % des entreprises dans le métier ont moins de 10 salariés. Aussi, dès qu’un artisan se développe en entreprise, il entre dans une complexité technique, réglementaire et managériale. Il est souvent démuni car issu du terrain comme beaucoup d’entrepreneurs ; en effet, un bon technicien n’est pas forcément gestionnaire, marketeur ou autre. Le GESEC est né de ce besoin d’aider les entreprises à s’adapter et à croitre dans de bonnes conditions, en fournissant les services dont l’entrepreneur peut avoir besoin.

Par ailleurs, les petites entreprises n’ont pas les moyens d’avoir un service juridique ou un service marketing. C’est en mutualisant, qu’ils peuvent en bénéficier.

Aujourd’hui, nous mutualisons trois choses : l’expertise, avec tous les services de back office qu’il y aurait dans une grande entreprise : gestion, ressources humaines, technique, juridique, stratégie, communication…

Quelles sont vos principales activités ?

Au quotidien, nous mutualisons aussi l’expérience, ce qui est très important. Le GESEC est un réseau d’échange de bonnes pratiques, de bonnes idées, de leçons tirées d’échecs également, ce qui sécurise les décisions des dirigeants et leur fait gagner beaucoup de temps.

Nous avons des animateurs de réseau sur le terrain qui coutent les besoins et se mettent en relation les uns avec les autres. Il y a également de nombreuses réunions GESEC, qui permettent de se voir régulièrement.

La troisième chose que l’on mutualise, ce sont les clients. Le comportement d’achat des clients a énormément changé, que ce soit les particuliers ou les clients tertiaires.

Nous avons engagé des démarches commerciales à la fois sur le marché du particulier et du tertiaire, avec une approche grands comptes qui permet aujourd’hui de s’adresser à des clients ayant des besoins à l’échelle nationale et auxquels nous sommes en capacité de répondre. Cela revient à bénéficier des avantages d’une grande entreprise, sans en avoir les « inconvénients » d’inertie. Les clients ont avec le GESEC un seul interlocuteur et une qualité technique ainsi qu’une réactivité optimale.

En fait, notre métier est de réunir les moyens pour les 300 entreprises de notre réseau. Notre objectif est de compléter le réseau sur les zones géographiques ou les métiers sur lesquels nous sommes peu présents, dans l’électricité par exemple, mais notre volonté première est d’être le réseau de référence dans le métier. Nous ne recherchons pas le nombre d’adhérents, mais la qualité.

Quels sont selon vous les enjeux communs pour les différents métiers de ces PME ?

Ils ont tous les mêmes problématiques d’entrepreneurs : des sujets de préoccupations très variés de la trésorerie à la productivité, du social au digital.

Sur le fond, il y a beaucoup de points communs, notamment celui de la transition énergétique, qui concerne à la fois les métiers de l’électrique, du chauffage, mais aussi de l’eau. Ce sujet est une colonne vertébrale pour tous ces métiers. Aujourd’hui les praticiens du gaz et de l’électricité travaillent de façon transversale.

Nous faisons d’ailleurs entrer aujourd’hui des entreprises d’univers encore plus différents, de l’innovation, des entreprises tous corps d’états. Nous avons une approche qui favorise l’ouverture sur la transition énergétique et tous ses aspects.

Au GESEC, comment appréhendez-vous la transition énergétique ?

La transition énergétique est un sujet que j’ai à cœur depuis que je préside le GESEC.

Elle est au cœur du métier de nos entreprises. Depuis 150 ans, nous avons fait toutes les transitions énergétiques. Du bois au charbon, du charbon au gaz, du gaz à l’électricité.

Pour la nouvelle qui est devant nous, la question est : comment la mener ?

Il s’agit d’un enjeu non seulement technique, mais également commercial et stratégique majeur.

Il faut voir que le rôle des acteurs a complètement changé. Nous avons beaucoup travaillé sur leur repositionnement et cela fait bientôt dix ans que nous faisons de la pédagogie sur la transition énergétique.

J’ai eu la chance d’écrire un ouvrage sur le sujet, paru à la fin de l’année dernière, qui reflète ma façon de décrypter ces enjeux. Il s’intitule « Energie et prospérité, les entrepreneurs au cœur de la transition ». C’est également un ouvrage pédagogique car il y a encore beaucoup de décryptage de ces sujets complexes à faire, y compris dans nos métiers techniques et dans toute la filière.

Quel est le principal message de votre livre : Energie et Prospérité ?

Le message principal est le suivant : la transition énergétique est une opportunité, pas une menace.

Ce n’est pas qu’un problème écologique. C’est avant tout un sujet économique.

Si on attend que cela vienne par le haut, on peut attendre très longtemps. La transition c’est à chacun de la vouloir et de la faire, sachant qu’aujourd’hui, tous les moyens existent et que l’on a un intérêt de société à ne pas attendre, reporter et déléguer cette envie de changer les choses.

Quels projets du GESEC ou de certains de vos membres mettriez-vous particulièrement en avant ?

Nous avons plusieurs projets importants en 2015. L’un d’entre eux a trait au numérique, qui traverse l’économie en général et nos métiers en particulier. Nous nous y intéressons de près et allons entrer dans une phase de concrétisation en 2015. Nous avons aussi un projet en lien avec l’innovation technologique. Aussi nous coopérons au projet de la société Boostheat, fruit du travail de deux ingénieurs qui ont inventé la chaudière thermodynamique. C’est un projet que nous suivons depuis deux ans.

Le troisième projet est de monter une structure d’investissement qui facilite la transmission et la reprise d’entreprises indépendantes. En effet, un des enjeux économique majeurs, est de préserver l’indépendance économique de nos membres face à la concentration du secteur.

Un partenariat à mettre en avant ?

Nous sommes partenaires de Rexel depuis plusieurs années. Cela a été un pari réciproque, fait avec Patrick Berard. Pour Rexel, qui est un distributeur très implanté dans l’électricité et pour nous qui sommes très présents dans les métiers de la plomberie, l’enjeu du partenariat était d’appuyer la vision stratégique de Rexel de se développer sur les métiers du chauffage et de la climatisation et de notre côté le choix de nous développer sur l’axe électrique. « Nous avons fait un pas l’un vers l’autre, et Rexel est devenu un partenaire majeur du GESEC, ce dont nous nous félicitons.

Je peux dire que nous partageons une vision sur l’avenir de nos métiers qui est parfaitement convergente.